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Peu importe si un eldorado existe...
12 mars 2009

20 ans après ...

Fotolia_465027_XSA force d'être harceler d'invitation, j'ai fini par accepter de rejoindre ce gigantesque réseau social, qui actuellement fait fureur : "Facebook". Pourtant, je suis un peu réfractaire à ce type de support, l'idée de savoir que presque n'importe qui peut accéder à une base d'information personnelle me concernant, me déplait. C'est un peu trop intrusif à mon goût, si je n'avais pas eu la possibilité de limiter l'accès à mon profil à seulement mes amis, mon côté parano aurait fait que je n'y aurais jamais adhérer. Même si je ne suis pas débile, et que je sais pertinemment que quoi qu'on en dise, quoi qu'on en fasse, à moins de se priver totalement de vie sociale et de ne plus participer à aucuns événements, je ne suis pas à l'abri de voir un de ses quatre, une photo de ma tronche publiée chez quelqu'un alors que j'aurais aimé que celle-ci demeure à usage privé.

Je connaissais "Orkut" un réseau social appartenant à "Google" qui sans réelle explication a eu un franc succès auprès de la population brésilienne. Alors qu'à l'initial il était destiné au monde entier. Contrairement à "Facebook", on ne peut s'y inscrire seulement si on est parrainé, sauf qu'ensuite une fois le cap franchi c'est la fête du slip la plus totale, aucune protection des données, tout le monde peut visiter les pages de tout le monde et ce sans devenir l'ami de l'ami de l'ami. En un simple clic, on peut atterrir chez son voisin, son employeur, la maîtresse de son époux si bien entendu, ils font partis eux aussi de cette grande famille orkutienne. Nombre cas de divorces, de séparations, de licenciement ont été répertoriés suite à l'utilisation abusive de ce réseau. A tel point, qu'Orkut est devenu une référence en matière de commérage chez les brésiliens, dès qu'ils veulent savoir un truc ils s'y connectent ! C'est pourquoi à mon sens ce genre de joujou virtuel est à consommer avec modération sinon très vite il peut devenir source d'ennui.

Il y a quelques semaines de cela, je reçois une alerte sur ma boîte mail, j'ai un nouveau message sur "facebook", c'est alors que je découvre une petite fille de 7 ans avec des tresses à la Laura Ingalls, vêtue d'une robe grise et d'un gilet rouge. Mais, c'est moi ! Je suis entourée d'une vingtaine de camarades dans une salle de classe. Je reconnais cette photo et les autres, elles doivent traîner quelque part chez ma mère. Une ancienne camarade que je n'ai pas revue pour le coup depuis à peu près 20 ans, a retrouvé presque tous les élèves de la photo. Même que notre instit, un "post-soixante-huitard", qui fût notre enseignant pendant deux années en classe de CM1 et CM2 est là lui aussi. Incroyable, mais vrai, en l'espace de quelques secondes je me retrouve dans une cour de récréation à jouer à l'élastique, des bleus sur les genoux et des images panini dans la poche. Nous échangeons les quelques banalités d'usage : "Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?", "T'habites toujours dans le quartier ?", "T'es mariée ?", "T'as des enfants ?".

Puis, à sa demande je rejoins le groupe qu'elle vient de créer. Là, j'y croise tous les autres, et nous passerons quelques heures à nous remémorer notre séjour en classe de nature en Champsaur, le répertoire de Bobby Lapointe que nous chantait en boucle notre instit, et les parties de "chat couleur". C'est rigolo. Pour tout avouer, leur mémoire est bien plus intacte que la mienne. D'ailleurs, je suis impressionnée par celle de l'instit, il se souvient de tous les noms, et même qu'il a plus d'une anecdote à raconter sur chacun d'entre nous ! Je suis épatée !

Globalement, ils ont tous une bonne situation professionnelle, exception faite pour deux ou trois d'entres eux. A côté de leur parcours, je fais même un peu tâche avec mon Master Tourisme. Soit dit en passant, peu importe, je m'en branle, pour moi "réussir sa vie" n'est pas le synonyme de gagner beaucoup d'argent et avoir fait l'école des mines. Très vite, du reste, je me rends compte qu'une fois les souvenirs épuisés, je n'ai plus grand chose à leur raconter. Comment renouer contact avec des gens que l'on n'a pas revu depuis 20 piges ?

Ce que je redoutais arriva, l'initiatrice, celle à qui ça a pété au casque un soir de scanner ces quelques clichés d'antan pour les publier sur ce bordel, décide d'organiser samedi prochain une soirée "retrouvailles entre camarades d'école" ou "anciens combattants" ou "alcooliques anonymes" (selon) dans un restau du quartier où tout a commencé. Bon d'accord, j'arrête mes moqueries, ce n'est pas drôle quoi que : "Bonjour, je m'appelle (toujours) Zia, j'ai 32 ans (comme vous), j'habite à Paris, je fabrique du rêve, le travail est selon moi une malédiction, je ne suis pas mariée, je n'ai pas de mioches, mais je suis raide dingue amoureuse d'un baroudeur des tropiques qui me fait grimper au rideau, je fume, je bois, je dépense tout ce que je gagne, je suis propriétaire de rien du tout, la politique et la religion je chie dedans, je me gratte le cul 2 mois par an au Brésil, je ne joue plus à l'élastique mais à d'autres jeux, je n'ai plus de bleus sur les genoux (les oreillers ça existe !) mais des cernes, plus d'images panini dans les fouilles mais un paquet de clopes. " Ouais, bon, pourquoi pas ?.

Effectivement, je ne suis pas très emballée, j'aurais peux être préféré m'arrêter là, refermer cette parenthèse, et ne pas prendre le risque de gâcher les souvenirs innocents que j'avais gardé d'eux. Quoi, que c'est un peu "trasch", je ne devrais peux être pas l'avouer, mais le tout premier souvenir qui m'est revenu à l'esprit en échangeant mes premiers mots avec l'initiatrice, ce fût l'image d'une gamine aux allures de garçon manqué coiffée à la Mireille Mathieu en version plus courte, qui un jour dans les douches des filles en classe de nature déposait sa culotte dans le panier de linge sale, elle était revenue brutalement sur ces pas pour la retourner car elle s'était aperçue que celle-ci était toute souillée de pipi-caca. Et,oui,promis, juré, craché au ciel, que c'est vrai !

Enfin, j'ai fini par confirmer ma présence, je serais là, je ne sais pas si j'ai bien fais ou pas, si je vais me faire chier ou pas, mais j'ai dis oui. Au pire, ce ne sera que quelques heures de torture entre un post-soixante-huitard, son épouse, une visiteuse médicale, une responsable marketing, un journaliste, un kiné, un toubib, un véto, et j'en passe. Dans le meilleur des cas, une soirée sympa, un bon dîner, et qui sait même de nouvelles amitiés...



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Commentaires
Z
Lou et Mam'zelle > Bienvenue chez moi...oui je raconterai la suite, c'est prévu au programme !
Z
Dgina > c'est clair, ça fait tout bizarre...<br /> <br /> Denis > Etrangement, moi ce fût tout l'inverse, après la soirée que j'ai faite avec eux, je n'ai aucune envie d'en voir un ou une en "solo", à la limite je dirais même que si je devais accepter de les revoir ce serait toujours dans l'optique du "groupe" car sincèrement pas grand chose à leur raconter après épuisement des souvenirs ...<br /> <br /> PTM > T'as bien raison, sur FB y a rien d'intéressant sauf si on est avide de commérages ! enfin, c'est mon point de vue !
P
Moi je tiens bon à l'inscription au réseau facebook... <br /> Par contre j'ai craqué depuis très longtemps pour le réseau "copainsdavant"... Qui compense pas mal, mais "juste" niveau copains davant, et potentiellement quelques photos à droite à gauche. <br /> <br /> Facebook, je pense que je m'y mettrais. <br /> Quand tout le monde arrêtera... ^^<br /> (merci pour ton passage chez moi miss ^^)
D
Ou cela peut être très sympa. Enfin, en 20 ans les gens changent, ce n’est pas parce que tu jouais à la marelle avec eux qu’ils ont les mêmes idées que toi, mais ça vaut le coup d’être tenté. <br /> Moi j’ai retrouver des vieux potes et ça s’est bien passé mais pas en groupe, et des gens que j’avais perdu de vue et que je voulais retrouver.
D
ou une autre version de survivor...<br /> <br /> ca a souvent du bon de retrouver quelques images d'avant, quelques visages aussi, de les croiser, mais souvent on se rend compte que ça sonne creux et qu'on ne partage rien d'autre que des souvenirs - et on tourne vite en rond finalement.<br /> <br /> je dis ça, je suis sur facebook aussi, et je remue mes vieilles culottes en ajoutant une ou deux histoires usagées par mois, et comme ça le passé me saute au cou et y'a comme un gros vertige dans ma vie de femme mariée et maman!
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